Descriptif sommaire des lieux

A - Un peu d'histoire On sait que les lointaines origines de Conflans sont, vers 1304, l’implantation d’un château sur la rive droite de la Seine, à l’endroit de son confluent avec la Marne (d’où le nom de Conflans). Ce château, voulu par Mahaut, comtesse d’Artois et petite nièce de saint Louis, devient, en 1369, propriété des ducs de Bourgogne. En 1465, Charles le Téméraire s’y défendra contre le roi de France, Louis XI, jusqu’au 5 octobre, date à laquelle fut signé le Traité de Conflans qui mettait fin à la conjuration dite de la « Ligue du bien public » contre le pouvoir royal.

Devenue, en 1568, propriété du Seigneur de Villeroy, la « belle maison de Conflans » émerveillait Ronsard en ces termes :

Reçois donc mon présent, s’il te plait et le garde

En ta belle maison de Conflans, qui regarde

Paris, séjour des rois, dont le front spacieux

Ne voit rien de pareil sous la voûte des cieux…

Par la suite, cette « belle maison » sera le théâtre d’événements divers dont, en 1635, la création de l’Académie française par le cardinal de Richelieu, en 1663, la première représentation de « La Critique de l’école des femmes » de Molière, ou, en 1697, le plaidoyer de Jean Racine devant l’archevêque de Paris pour la cause de Port-Royal

Au milieu du XVIIe siècle, la duchesse d’Angoulême cède les communs du château à Charlotte Le Bret, religieuse bénédictine de Faremoutiers (aujourd’hui en Seine-et-Marne), puis prieure du monastère de Lagny et de Saint-Thomas de la Val, au diocèse de Sens. Et, au milieu de XVIIIe siècle, les moniales agrandissent les bâtiments ainsi cédés pour l’ouverture d’une maison d’éducation pour les filles de la noblesse.

Jusqu’à la Révolution française le château, qui, lui aussi, avait connu divers aménagements et agrandissements, et dont les jardins descendant en terrasses vers la Seine avaient été embellis par Le Nôtre, sert de séjour de campagne aux archevêques de Paris ou de résidence forcée aux heures de conflit avec le roi.

Devenu bien national en 1791, tout le domaine est vendu en trois lots, ce qui entraîne, en 1793, le départ définitif des moniales bénédictines ; et, en 1820, l’un de ces lots est racheté à son premier acquéreur par l’abbé Frère, supérieur du petit séminaire de Saint-Nicolas du Chardonnet à Paris et servira, jusqu’en 1907, de « succursale » à ce petit séminaire parisien.

En 1824, Mgr de Quélen, archevêque de Paris, achète une dépendance du château pour en faire de nouveau une maison de campagne et même, en 1828, y installer une petite division d’une cin-quantaine d’élèves, appelée prudemment École secondaire ecclésiastique du diocèse de Paris.

Aux journées révolutionnaires de 1830, le château médiéval est ruiné, mais pas son parc avec la grande allée des marronniers. Les séminaristes sont alors transférés à Gentilly, dans la vallée de la Bièvre et les bâtiments, devenus inoccupés, serviront un moment d’hôpital puis d’orphelinat aux victimes de l’épidémie de choléra de 1831.

Peu de temps après, Madeleine-Sophie Barat (1779-1865), fondatrice, en 1800, de la congrégation des Dames du Sacré-Cœur pour l’éducation des jeunes filles, commence à s’implanter dans les locaux achetés par l’abbé Frère puis achète des propriétés voisines, dont celle des bénédictines (le bâtiment dit de l’archevêché) et même, vers l’Ouest, la petite église Saint-Pierre, déjà en ruines et qui, en 1859, sera démolie et remplacée par le bâtiment dit de l’Aumônerie.

 A partir de 1840, Madeleine-Sophie Barat, dont l’œuvre était devenue florissante, entreprend, pour le noviciat de sa congrégation, l’édification d’un grand bâtiment (l’actuel bâtiment principal en T de Conflans), et d’une chapelle (mais seulement la nef de la grande chapelle actuelle). Cette nef sera bénie un peu tardivement, soit en 1854 seulement et, en 1867, elle sera agrandie d’un transept, d’un chœur, d’une abside, de deux bas-côtés et d’une sacristie, tel que cela existe encore aujourd’hui.

 A l’aube du XXe siècle, le domaine de Conflans hors château appartient donc, pour partie au petit séminaire de Saint-Nicolas du Chardonnet, pour partie aux Dames du Sacré-Cœur et pour partie aux héritiers successifs de Mgr de Quélen, mort en 1839, dont Mgr Surat, vicaire général fusillé en 1871, puis l’abbé Ernest Lagarde, puis enfin l’archevêque de Paris.

En 1905, consécutivement aux lois de séparation des églises et de l’État, les immeubles ecclésiastiques du château de Conflans sont confisqués puis dévolus à la commune de Charenton; et, en 1911, celle-ci met ces immeubles aux enchères pour 1 MF.

Alors, avec plusieurs anciens des petits séminaires parisiens de Saint-Nicolas du Chardonnet et de Notre-Dame des Champs, le cardinal Amette, archevêque de Paris (1908-1920), constitue une SCI qui emporte l’enchère. Mais, pour éviter une folle enchère de la société « Électricité et Gaz du Nord » présidée par le baron Empain, le cardinal obtient de celle-ci qu’elle rachète l’ensemble, en loue les bâtiments à l’archidiocèse pendant cinquante ans et lui laisse la jouissance du parc de 5ha, avec une option d’achat ultérieur à prix garanti pour la partie louée. Ladite option sera levée en 1929, nécessairement à un prix bien supérieur au prix convenu en 1911, mais non sans difficultés avec les Dames du Sacré-Cœur, auxquelles l’archevêque de Paris avait imprudemment promis l'éventuelle récupération du domaine ecclésiastique.

Quant au château médiéval qui, après 1905, avait été laissé à l’abandon, il sera rasé pour permettre la création d’une vaste cité d’habitations à bon marché (HBM) ; et, en 1966, les derniers terrains non occupés seront cédés à un promoteur immobilier.

Aujourd’hui, de ce château il ne reste plus que le portail monumental de son entrée, au n°1 de la rue du séminaire de Conflans et un double escalier de pierres qui, entre deux immeubles de briques rouges, relie encore le niveau d’une ancienne terrasse de jardins à celui des berges de la Seine.

C’est donc en septembre 1911 qu’est créée l’École secondaire du Sacré-Cœur de Conflans ou Petit séminaire de Paris. Sa première rentrée compte trois cent vingt élèves, dont les « nicolaïtes », venus de Saint-Nicolas du Chardonnet, les « champistes », venus de Notre-Dame des Champs (les deux petits séminaires parisiens) et de nouveaux venus de Paris et de ses banlieues.

En 1966, la partition de l’archidiocèse de Paris en quatre diocèses, impliquera la dévolution du domaine ecclésiastique de Conflans au nouveau diocèse de Créteil, qui en sera propriétaire jusqu’à sa division par lots, en 1975, pour être vendu à l’école Notre-Dame des Missions, au ministère de la Culture et à la commune de Charenton, alors que la grande chapelle et le bâtiment dit de l’archevêché resteront la propriété du nouveau diocèse.

Ainsi, comme pour beaucoup d’autres diocèses de France, l’archidiocèse de Paris aura été obligé de racheter par deux fois ses propres biens ecclésiastiques : une première fois au lendemain de la Révolution et une seconde fois au lendemain de la séparation des églises et de l’État.

 

B - Le domaine racheté en 1929

Le domaine racheté en 1929 par l’archevêché de Paris n’est donc pas la « belle maison de Conflans » chantée par Ronsard, mais est constitué des communs et des bâtiments annexes ou voisins du château, situés dans la partie Nord ou à proximité du domaine initial, augmentés par des acquisitions et des constructions faites successivement par les sœurs bénédictines, les Dames du Sacré-Cœur et divers archevêques de Paris.

Ce domaine s'étendait, comme déjà dit, sur 5ha orientés NO/SE, dont le magnifique parc qui resta à disposition du petit séminaire durant plusieurs années ; il comportait un immense potager (partie Sud) et diverses petites chapelles dont l’une abrita longtemps la tombe de Madeleine-Sophie Barat, avant que son corps, exhumé intact pour le procès de sa béatification, ne soit, plus tard, transféré en Belgique.

Suite à la mise en vente de 1911, un mur dans lequel avaient été ménagées plusieurs ouvertures avait néanmoins été édifié dans la plus grande largeur du domaine acquis, pour séparer la partie louée à l'archevêché (environ 2,5 ha) du reste de la propriété.

Les bâtiments construits et loués représentaient 4.000 m2 au sol ; on pourra utilement se reporter aux plans fournis en annexe de ce document pour visualiser les descriptions qui vont suivre

Ainsi, en allant d’Ouest en Est on trouvait :

        - tout de suite à gauche, surplombant le début de l'impasse de Conflans, la maison autrefois occupée par les Dames du Sacré-Cœur (parfois dénommée Aumônerie) qui, ultérieurement, sera détruite pour permettre de nouvelles constructions de l'école Notre-Dame des Mission (NDM) ;

        - ensuite, les bâtiments de la 4° division dont certains seront aussi démolis pour permettre à l’école NDM d’installer sa cour d’entrée, avec  son portail et un local d’accueil, sur la rue du président Kennedy (ancienne rue Camille Mouquet) ; 

        - puis le grand bâtiment en T de sainte Madeleine-Sophie Barat, dont la barre horizontale (l’aile dite troisième division) et la barre verticale jusqu’à la grande chapelle seront, dans les années 1975, séparées parce que cédées respectivement à l’école NDM et au ministère de la Culture ;

        - enfin, la grande chapelle, flanquée, en son transept Sud du  bâtiment dit de l'archevêché

Le tout était entouré du parc hérité des siècles précédents, disposé comme un grand fer à cheval partant de la cour d’honneur, puis longeant le long mur de la société d’électricité, puis remontant jusqu’à la rue Camille Mouquet.

 

C – Les locaux en 1959

Depuis 1911 jusqu’à son démembrement en 1975, le domaine de Conflans à fait l’objet d’agrandissements et de modifications, voire de transformations qui ne facilitent pas la description de ses locaux et de leur occupation. Force est donc de choisir un moment à partir duquel effectuer cette description pour ensuite indiquer ce qui aura été modifié par la suite. A cet égard, l’année 1959, qui marque la fin du supériorat du chanoine Jeanjacquot et le début du supériorat du P. de Chalendar peut constituer un point pertinent d’observation, puisqu’elle arrive à la fin d’une époque de lentes évolutions, avant une autre époque de rapides transformations.

 

1 – L’accès au domaine 

En 1959, l’accès au petit séminaire, à partir de l’impasse de Conflans, se faisait encore par deux portails : le premier, sur la gauche de l’impasse, parallèle à la Seine, ouvrait sur la cour d’entrée et l’escalier en pierres de treize marches qui conduit encore à la grande porte d’entrée du bâtiment principal ; le second, au bout de l’impasse, ouvrait sur la cour d’honneur, principalement pour le passage des véhicules. Entre les deux, en rez-de-jardin de la façade Sud du grand bâtiment principal, une petite ouverture, encore en service aujourd’hui, donnait accès au sous-sol pour les livraisons de toute sorte.

Pendant de longues années, la propriété de l’impasse de Conflans, du moins sa partie qui longe le mur du domaine, a fait l’objet de discussions entre le petit séminaire, la commune de Charenton et l’office des HLM, pour se résoudre en faveur de Conflans. En conséquence, au cours des années soixante, le portail du fond de l’impasse sera avancé en deçà du premier portail, à l’endroit où il se trouve aujourd’hui.

Pour mieux comprendre la présentation détaillée des locaux, on trouvera en annexe les photos (hélas assez médiocres, mais on sera en mesure ultérieurement de proposer mieux) des plans établis en 1911 (donc pas en 1959), à la création de Conflans.

 

        2 – Le grand bâtiment principal en T et ses prolongements

Ce grand bâtiment en T comprenait une aile perpendiculaire à la Seine (l’aile dite troisième division) et une aile parallèle à la Seine (l’aile principale), toute deux desservies par un grand escalier commun, mais aujourd’hui réparties entre deux propriétaire distincts : l’école Notre-Dame des Missions pour l’aile troisième division et le ministère de la Culture pour l’aile principale.

 

  1. L’aile troisième division (la barre du T)

        Au rez-de-chaussée, immédiatement après la grande porte d’entrée, on trouvait la loge du concierge, une cabine téléphonique et une petite pièce avec piano, qui servait de parloir pour les professeurs ; puis un long couloir :

- sur la gauche, longeait le parloir des élèves de troisième et quatrième divisions, puis desservait la chapelle des sœurs de saint Charles et, après un petit escalier montant vers les bâtiments de quatrième division, la chapelle de cette quatrième division ;

- sur la droite, longeait le parloir des élèves de deuxième et première divisions, puis desservait le grand escalier central et la chapelle de troisième division, dite chapelle de la sainte Vierge.

Au premier étage, une infirmerie, avec ses salles de soins et ses petits dortoirs de repos, occupait toute la surface au-dessus des parloirs du rez-de-chaussée ; puis, un couloir desservait :

- sur la gauche, l’appartement des sœurs de saint-Charles, puis les classes de cinquième A et de cinquième spéciale ;

- sur la droite, le grand escalier central, puis un « studio », dans le quel se trouvaient les cartes historiques ou de géographie dont les professeurs pouvaient avoir besoin ; ensuite les classes de cinquième B et de quatrième A ; puis la chambre du surveillant d’étude de troisième division et le bureau du préfet de cette division.

Entre le bureau du préfet et un autre escalier en bout de bâtiment, un salon de coiffure, servi par un coiffeur en retraite qui venait de l’extérieur, permettait aux professeurs et aux élèves de se faire coiffer sans avoir à sortir en ville, tandis que la classe de quatrième B occupait la partie Ouest de ce même palier.

        Au deuxième étage, se trouvaient deux dortoirs de troisième division et leurs sanitaires: le dortoir des Saint-Pierre-et-saint-Paul, au-dessus de l’infirmerie et le dortoir Saint-Jean au-dessus des classes de cinquième et de quatrième.

        Au troisième étage, en sous-pente se trouvaient encore deux dortoirs avec leurs sanitaires : vers le Sud, le dortoir Saint-Joseph (deuxième division) et, vers le Nord, le dortoir Saint-Léon (quatrième division).

        En sous-sol, un couloir, qui partait de l'accès direct sur l’impasse de Conflans déjà mentionné, desservait :

- sur la gauche, des locaux techniques, dont la chaufferie, une cave à vin et diverses réserves alimentaires ;

        - sur la droite, le réfectoire de quatrième division (sous un parloir) puis, après le grand escalier central, le réfectoire de troisième division (sous la chapelle de la sainte Vierge).

 

  1. Les prolongements de l’aile troisième division

En 1935, soit à une époque où Conflans avait besoin de locaux pour faire face à une demande croissante, l’aile troisième division a été prolongée par un bâtiment de quatre niveaux principaux, décalés par rapport aux niveaux du bâtiment précédant, mais servis en demi-étages par le même escalier de l’extrémité Nord de l’aile troisième division. Ce bâtiment comprenait :

           - au niveau 0, de plain-pied avec la cour de récréation de troisième division, des salles de jeu, des vestiaires et des sanitaires ;

        - au niveau 1, une grande lingerie qui servait aussi de salle conviviale aux sœurs de saint Charles, lorsqu’elles avaient terminé leur service particulier  (cuisine ou sacristie) ;

        - aux niveaux 2 et 3, la salle d’étude de troisième division, qui, avec ses fenêtres ogivales, avait pris la suite d’une chapelle, dont la sacristie, à l’extrémité Nord du bâtiment, avait été transformée en classe de géologie ;

        - au niveau 4, le dortoir des Saints-Anges (quatrième division) et ses sanitaires.

A noter que c'est à partir du rez-de-chaussée de ce bâtiment que l'on pouvait accéder (bien que ce fût formellement interdit !) aux galeries souterraines et aux anciennes carrières de pierre (voir plan en annexe); régulièrement, suite notamment à l'érosion des terrains par les eaux de pluie, ceux-ci s'effondraient créant à certains endroits du parc d'importants fontis qu'il était impératif de combler et supposant d'étayer le reste des galeries. Celles-ci courraient jusque sous la cour d'honneur et probablement jusqu'à la Seine où jadis les blocs de pierre étaient chargés sur des barges. Il courrait de nombreuses légendes sur l'utilisation passée de ces galeries et leur incommensurable étendue !

 

  1. L’aile principale

Au rez-de-chaussée, à partir du grand escalier central, un large couloir desservait :

- sur la droite, l’appartement du Père supérieur (antichambre, bureau et chambre), suivi de sept grandes baies ogivales donnant sur la cour d’honneur ;

        - sur la gauche, le secrétariat de l’établissement, qui était aussi une réserve de fournitures scolaires, l’appartement (bureau et chambre) du Père économe, l’arrière-scène de la grande salle, qui servait à la fois de réserve à accessoires et de loge pour les acteurs d’un spectacle, enfin, la scène de théâtre et sa « grande salle », qui, avec son parterre et ses gradins, offrait jusqu’à quatre cents places assises ;

        - au fond, l’entrée principale de la grande chapelle. (et sur la gauche un escalier desservant les étages du bâtiment).

        Au premier étage, toujours à partir du grand escalier central, un couloir desservait :

        - sur la droite, les appartements (bureau et chambre) du préfet des études puis du préfet général ;

        - sur la gauche, des bureaux et chambres de professeurs, puis, au-dessus de la grande salle, les classes de troisième et de seconde, enfin l’étude de deuxième division ;

        - au fond, l’accès à la tribune de la grande chapelle où se trouve encore le petit orgue Cavaillé-Coll ; puis, de part et d’autre de la nef de la grande chapelle, en demi-étage, à gauche, le dortoir Sainte-Marie et, à droite un couloir rejoignant les chambres des élèves de philosophie.

        Au deuxième étage, en partant encore de l’escalier central, un couloir desservait :

- sur la droite, la salle des professeurs dont tout collège ou lycée est normalement doté, puis de nombreux bureaux et chambres de professeurs ;

- sur la gauche, le dortoir du Sacré-Cœur (classe de première) et ses sanitaires, le bureau et la chambre de son surveillant, puis le laboratoire de physique-chimie qui, quelques années plus tard, sera transféré dans le petit bâtiment des ateliers, en contrebas de la cour d’honneur ;

- au fond, la bibliothèque des professeurs, qui se trouvait donc entre les voûtes de la grande chapelle et sa toiture, avec, de part et d’autre, des petits couloirs desservant des chambres, dont certaines (au Nord) étaient occupées par des employés célibataires et d'autres (au Sud) par des élèves de philosophie.

Au troisième étage, en sous-pente, se trouvait le dortoir Saint-Benoît-Joseph Labre (deuxième division) et encore quelques  chambres de professeurs.

        En sous-sol, toujours à partir du grand escalier central, un couloir desservait :

- sur la droite et en partie sous la terrasse de la cour d'honneur, la salle-à-manger du personnel de service, la salle-à manger des sœurs de saint Charles, le réfectoire de deuxième division et une salle dite des professeurs, dans laquelle les professeurs pensionnaires prenaient le petit déjeuner du matin, le repas du soir, ainsi que les repas des dimanches et fêtes, et dans laquelle étaient à leur disposition des journaux, des revues et même ( !) un poste de télévision ;

- sur la gauche, les salles de pluche et de plonge et les cuisines, puis le grand réfectoire de première division avec, sur une estrade, sa longue table pour le repas de midi des professeurs, tant pensionnaires qu’extérieurs ;

- au fond, l’entrée des sous-sols de la grande chapelle, occupés par des salles de travail et de conservation des décors pour la scène de théâtre, alors que l’accès aux douches, installées sur la gauche de la réserve des décors, se faisait à partir de l’extérieur .

 

  1. Le bâtiment dit de l’archevêché

Accolé au bas-côté droit de la grande chapelle et à la partie Sud de son transept, le bâtiment dit le l’archevêché comprenait :

- en rez-de-chaussée, côté parc, des salles composant le foyer de première division (plus tard transformé en salle de gymnastique) et un accès à la crypte de la grande chapelle ;

        - au premier étage côté parc, qui faisait un rez-de-chaussée légèrement surélevé côté cour d’honneur, la salle de classe des élèves de philosophie, longée, sur toute sa partie Ouest par une galerie affectée à la schola pour sa préparation aux offices ; c'est à ce niveau que vécut Madeleine-Sophie Barat pendant la construction du bâtiment central ;

        - au deuxième étage côté parc, qui faisait un premier étage côté cour d’honneur, les salles de classe et d’étude de première ;

        - au troisième étage côté parc, qui faisait un deuxième étage côté cour d’honneur, les chambres des élèves de philosophie , des sanitaires et, à demi-étage, l’appartement du professeur de philosophie.

 

        3 – Le bâtiment dit de l’Aumônerie

La cour d’entrée qui, sur la droite, donnait accès au bâtiment principal, permettait aussi d’accéder, sur la gauche, au petit bâtiment qui surplombait l’impasse de Conflans et qui, plus tard, sera démoli par l’école Notre-Dame des Missions pour être remplacé par un bâtiment plus fonctionnel.

Ce bâtiment servait principalement de logement pour le personnel des services, plus particulièrement pour les familles ou les employées célibataires, pour les quelques frères de saint Gabriel, qui enseignaient encore dans les petites classes ou pour des professeurs laïcs pensionnaires, qui ne pouvaient être logés dans le bâtiment principal.

 

        4 – Les bâtiments de quatrième division

La cour d’entrée laissait encore apercevoir les bâtiments de quatrième division mais ne permettait pas d’y accéder, en raison de la différence de niveaux, due à la configuration du terrain. Pour ce faire, il fallait emprunter le grand couloir du rez-de-chaussée de l’aile troisième division, puis le petit escalier qui séparait la chapelle des sœurs et la chapelle de quatrième division.

Ces locaux de quatrième division, plus récents que tout le reste du domaine, comprenaient :

        - une cour avec son préau, ses sanitaires et des vestiaires, qui, par suppression de tous ces bâtiments, deviendra plus tard la cour d’entrée de l’école Notre-Dame des Missions ;

        - un bâtiment qui comprenait, en rez-de-chaussée, une salle d’étude et, en étage, les salles de classe de sixième et de septième, ainsi que le bureau du préfet de la division

 

        5 – Le parc et les cours de récréation

Le portail du fond de l’impasse de Conflans ouvrait directement sur la cour d’honneur, avec ses deux grands parterres de pelouse, bordés de fleurs, encadrant l’allée qui menait au grand escalier large et majestueux d’accès au long couloir du bâtiment central, et sa grande statue du Sacré-Cœur, qui, avec un petit jardin de fleurs, était autrefois installée devant la galerie du bâtiment dit de l’archevêché.

Depuis cette cour d’honneur, vers le Sud, une courte rampe à véhicules permet encore de descendre dans le parc. Après avoir laissé, sur la droite, un petit bâtiment en L à deux niveaux, qui servait d’ateliers et de garages, et dans lequel un nouveau laboratoire de physique-chimie sera plus tard installé, une grande allée conduisait jusqu'à la partie Sud-est du domaine. C’est là que se trouvait conservée la fameuse table ronde présumée du traité de Conflans signé le 5 octobre 1465 entre Louis XI, Charles de Charolais et Charles de France, - traité par lequel Louis XI rendait les villes de la Somme à Charles le Téméraire et cédait la Normandie à son frère Charles. Aujourd’hui, cette table ronde a été déplacée à l'angle Nord délimitant le grande chapelle et les locaux reconstruits par le ministère de la Culture.

A quelques mètres de ce point, une piste pour courir un cent mètres faisait toute la longueur du mur de séparation d’avec la société d’électricité jusqu’à l’extrémité Nord-est du domaine.

En retournant vers le Nord-ouest, une autre grande allée longeait la limite Nord d’un stade beaucoup utilisé par les allemands pendant la seconde guerre mondiale, puis la limite Nord de la cour de récréation de deuxième division, flanquée d’un préau avec sanitaires et d’un foyer avec cheminée à bois et tables de ping-pong, qui, depuis lors, ont été démolis. Après avoir croisé l’allée dite « des frères », appelée ainsi parce qu’elle servait de parloir-promenade à des élèves d’une même fratrie et qui reconduisait vers la grande chapelle, la grande allée longeait la partie Nord de la cour de troisième division, puis, contournant l’aile troisième division, remontait jusqu’à des petits bâtiments situés en bordure de l'ex-rue Camille Mouquet, qui avaient été des serres, des ateliers ou des abris à outils pour le grand potager qui occupait autrefois une grande partie  du terrain au sud du domaine.

Ce parc comprenait à la fois des arbres d’ornement et des arbres fruitiers, dont les fleurs égayaient le printemps, et aussi des arbustes, dont des groseilliers, pour « l’entretien » desquels les volontaires étaient nombreux, à la fin du mois de juin !

 

Texte de Jean-Michel FAHY et Patrice VAUJOUR

 

 

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